Articulation psychologique spirituel
L’ACCOMPAGNEMENT SPIRITUEL
Les personnes qui en font la demande viennent pour un approfondissement de la foi, pour apprendre à prier, ou encore parce qu’ils sont en souffrance.
La finalité de l’accompagnement est de permettre de découvrir dans sa vie la volonté de Dieu. Pour pouvoir y répondre et agir en conséquence. Il s’agit d’apprendre à être un disciple du Christ et de s’unir à Dieu.
L’accompagnateur peut prendre ses références chez St François de Sales, St Ignace de Loyola, Sainte Thérèse ou encore St Augustin, mais il doit également connaitre la nature humaine car il accueille la personne dans sa globalité.
La psychothérapie
Le psy accueille également la personne dans sa globalité mais avec des objectifs très différents. En général, la personne veut régler des difficultés ou est en souffrance.
L’objectif sera de repérer ce qui se reproduit dans la vie de la personne mais aussi en séance et de réparer par les prises de consciences et par un accueil inconditionnel.
C’est parce que la personne se sent acceptée telle qu’elle est qu’elle peut changer. Le paradoxe du changement c’est d’être soi même.
Mais la psychothérapie ne concerne pas uniquement le mal être. Dans la phase de reconstruction, elle concerne également la créativité, la découverte de ses ressources, la confiance et le lâcher prise.
Une différence d’accompagnement
L’objectif n’est donc pas le même. Même si aujourd’hui on a l’impression que les demandes semblent se rejoindre dans une demande psycho-spirituelle ou de développement personnel, cela reste très différent.
D’autre part, il est important que la personne sache à qui elle s’adresse et quel sera le contenu de l’accompagnement.
Les places de psy et d’accompagnateur spirituel ne sont pas permutables et encore moins superposables. Dans « l’avenir d’une illusion » Freud mettait en garde le Pasteur Pfister sur le fait qu’on ne peut pas être à la fois prêtre et psychanalyste et qu’il fallait séparer ces fonctions (pas plus que médecin et psychanalyste, mais pour d’autres raisons)
En effet, le psy ne peut pas être en lieu et place de l’idéal du moi (idéal ou modèle auquel doit correspondre ou « doit être » la personne), alors que le prêtre montre justement cet idéal dans son accompagnement. Le prêtre ne peut pas non plus prendre la place du psy au risque de se trouver piégé dans le transfert.
Nous retrouvons là un équivalent sur le plan psychologique, de la séparation des fonctions d’autorité et de direction spirituelles qui a lieu dans l’église.
Il est donc indispensable que ces fonctions soient séparées sinon il y a des risques de dérives sectaires (gourou) et à l’extrême de comportement tyranniques. Et cela ne peut se faire que par une séparation des fonctions et donc de l’accompagnement.
Quels sont les critères de discernement pour les sessions de guérison
Il faudrait distinguer les sessions spirituelles et celle de guérison. Pour ces dernières :
Elles ne s’adressent pas aux personnes présentant des fragilités ou troubles psychiques car il y a alors un risque important de décompensation
Le niveau émotionnel doit être gérer pour ne pas fragiliser les retraitants et cela en fonction de la durée de la retraite.
Attention à tout ce qui serait de l’ordre de manifestations hystériques individuelles ou collectives.
Attention au complexe du homard, qui se débarrasse de sa carapace (mue) et se retrouve vulnérable, les atterrissages sont parfois difficiles.
Attention aux interprétations sauvages, souvent imaginées comme des révélations
Attention à ne pas ouvrir une boite de pandore qui fragiliserait beaucoup la personne et nécessiterait alors une psychothérapie
Attention aux injonctions, à tout ce qui sépare de la famille ou de ses groupes d’appartenance.
Mais beaucoup de personnes, qui allaient relativement bien dans leur vie, en reviennent heureux et souvent renouvelés dans leur foi. Mais il y a également un certain nombre de personnes qui se retrouvent fragilisées.
Le mieux serait de reconnaitre et d’appeler ces retraites « spirituelles ou de pardon »