Gérer la timidité et l’image de soi
Pascal Parinet, psychanalyste 75008 Gestalt-thérapeute Paris 8ème
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l’image de soi
L’IMAGE DE SOI
Chacun a une image de lui même, en partie consciente, en partie inconsciente, mais tous aimeraient que cette image soit bonne et aimable. L’image de soi n’ai pas monolithique mais plutôt une mosaïque de différents aspects à la fois corporels, caractériels, fonctionnels (capacités, compétences), relationnels, conscients et inconscients. Il y a :
Ce que je suis
Ce que j’aimerais être
Ce dont j’ai conscience d’être, la façon dont je me perçois
Ce que je veux montrer aux autres ou ce que j’aimerais qu’ils perçoivent
Mais aussi
Ce que les autres attendent de moi, ce qu’ils veulent que je sois
Ce qu’ils ont dit attendre de moi (éducation)
Ce qu’ils perçoivent de moi
Ce qu’ils projettent sur moi inconsciemment
De tout cela va dépendre la façon dont la personne va se percevoir, mais aussi la façon de se vivre : avoir une bonne image de soi et s’aimer.
L’image de soi est en miroir avec son idéal
Dans Blanche Neige, la reine questionne le miroir magique pour savoir qui est la plus belle autrement dit si elle représente l’idéal de la beauté. Ce qui nous intéresse c’est que, dans ce miroir, est sensé se refléter une image idéale et que la personne s’y compare, s’y reconnais ou pas. Il existe en chacun, un idéal auquel il se compare. On le voit plus cet idéal sera élevé, plus le jugement sur soi sera critique. Beaucoup de personnes ne mesurent pas le décalage entre l’image qu’elles ont d’elles-mêmes au niveau intellectuel (de la raison) et ce qu’elles vivent intérieurement à un niveau plus profond.
Elles n’en voient que les effets comme par exemple :
Le fait de ne pas se sentir à la hauteur
De ne pas se sentir aimable
De ne pas s’aimer
Ou encore d’être sans arrêt dans l’autocritique.
COMMENT RETROUVER UNE JUSTE IMAGE DE SOI
Prendre conscience de son idéal
S’il est très difficile de prendre conscience de son idéal, en dehors d’une psychothérapie, cela reste possible en se posant la question de ses attentes sur soi même, en retrouvant dans son enfance les images idéalisées comme les héros de livres, de contes, de film ou encore les personnes de sa famille qui étaient montrés comme un idéal. Une fois l’idéal, un peu conscientisé, il sera important de le « dégonfler » comme une baudruche.
Prendre conscience de ses parasites
Il est important d’être conscient des pensées d’autocritique et de jugements sur soi même. Lorsqu’il y en a, il est nécessaire de se poser la question de leurs justifications ou si elles ne correspondent pas plutôt à des paroles entendues, même implicitement.
Prendre conscience de l’image de soi
Aux travers des pensées, des jugements prendre conscience de l’image de soi. Dans toute chose, il y a l’ombre et la lumière. Si vous ne voyez que l’ombre en vous, demandez-vous ce qui fait lumière. A l’inverse si vous ne voyez que de la lumière en vous, posez vous la question de votre ombre.
Poser des actes
Pour retrouver la confiance, il est nécessaire de poser des actes en accord avec soi même. Ce peut être dire ce que l’on pense, exprimer ses sentiments, réaliser ses désirs. Peu importe si au début vous commettez des erreurs, que ce soit bien fait ou mal fait. Ne recherchez pas la perfection mais juste de vérifier que c’est possible de se faire confiance. Le plus facile est de commencer par de petites choses qui ne représentent pas un enjeu important et de vérifier que progressivement la confiance en soi revient.
Cela permettra au fur et à mesure d’être soi même et de prendre la responsabilité de sa vie. Etre soi même, c’est également être responsable de sa vie. C’est-à-dire assumer sa condition humaine, assumer ses erreurs et ses réussites, et finalement assumer ce que l’on est.
Démarrer l’année en confiance
COMMENT DEMARRER DANS LA CONFIANCE
Nouss avons besoin d’avoir confiance pour réaliser nos projets La confiance en soi s’enracine à différentes étapes de notre vie et particulièrement dans l’enfance. Nous mettrons en parallèle ce dont nous avons besoin pour retrouver la confiance dans la vie adulte.
D’abord il y a ce qu’on appelle la sécurité de base.
C’est peut être un challenge que nous avons, dans notre société de plus en plus individualiste, de construire un environnement suffisamment porteur et compréhensible pour chacun. On parle beaucoup de bienveillance et c’est une réalité que, dans un monde de plus en plus complexe, nous avons à être bienveillant les uns envers les autres. Nous avons besoin aussi de compréhension. Cela passe par le dialogue et l’attention mutuelle. Cela peut =se vivre en cercles de plus en plus large, par exemple dans la famille, dans l’entreprise, au niveau d’une ville, national et international où chacun participe à la construction d’un environnement compréhensif et porteur pour tous.
Ensuite la capacité à être seul
La confiance en soi est également influencée par l’apprentissage à être seul. La capacité d’être seul n’a rien à voir avec l’individualisme. Il y a beaucoup de personnes seules aujourd’hui, mais la solitude actuelle relève plus de l’isolement à rompre que de l’individuation. Ce qui est en jeu à ce stade, c’est d’abord de se différencier et d’être en relation. Autrement dit de pouvoir s’individualiser et de se connaitre suffisamment pour respecter sa propre identité face à toutes les propositions. De la même façon il s’agit également de respecter la différence chez les autres et de ne pas vouloir uniformiser. Cela permet d’aller vers l’autre et d’être en relation.
Développer son sentiment d’être capable
Chez l’adulte cela se retrouve aussi dans le fait d’agir. C’est dans l’action que l’on développe son sentiment d’être capable. Cela peut être dans différents domaines, dans les taches familiales (bricolage, cuisine, etc.), dans les loisirs et les activités en commun, dans son travail. Un autre aspect se retrouve dans le fait de pouvoir gérer ses émotions sans y renoncer mais en les exprimant d’une façon adaptée. Il s’agit d’apprendre à accueillir ses émotions et à mettre des mots, autrement dit ni refouler, ni se défouler.
Développer son sentiment d’être intéressant
La confiance en soi se construit aussi dans l’amour reçu. C’est au travers de l’image qui est renvoyée que l’on va pouvoir s’aimer. En rapport avec l’estime de soi, il s’agit de prendre sa place. Combien d’adultes se jugent inintéressant, pensent n’avoir rien à dire ou que tout ce que les autres disent est plus intéressant. Avec ce sentiment, ils se mettent en retrait et ne se sentent pas aimés. Il s’agit de sortir de cette croyance et de découvrir sa propre valeur, que ce qu’on pense peut intéresser les autres. Bien sur chacun va s’exprimer en fonction de sa culture, de ses centres d’intérêt, de ce qu’il fait dans la vie…mais cela a de la valeur et de l’intérêt pour les autres.
Développer son sentiment d’être compétent
Chez l’adulte le sentiment de compétence se renforce à travers deux aspects. D’abord l’intérêt qu’il porte à ses activités (travail et loisir) mais aussi par la connaissance de ce qu’on appelait les « règles de l’art ». C’est-à-dire les bonnes façons de faire dans une activité. Ensuite, il se développe dans la façon de se comporter en société, d’aborder les autres, de communiquer, de partager, etc. Tout cela se développe à la fois par l’apprentissage et l’expérience.
COMMENT LA RETROUVER
Découvrir quel est son idéal :
Quels sont les modèles qui ont influencé cet idéal et n’est-il pas trop exigeant ? La contrainte de perfection risque alors d’induire un sentiment de ne pas être à la hauteur. Lorsqu’on court après la perfection, il est inévitable d’être en échec puisqu’elle n’existe pas. Il s’agit alors de le rendre plus réaliste.
Accepter ses limites
Tout le monde a des limites. Il s’agit d’en être conscient et de les reconnaitre. Cette reconnaissance des limites permet de se faire aider lorsque c’est nécessaire.
Vérifier lorsqu’on doute
Quand on pense qu’on n’est pas capable, il est important de vérifier concrètement si c’est vrai. Dans beaucoup de circonstances, la personne constatera qu’elle y arrive pour peu qu’elle renonce à la perfection. Pour les autre cas, il s’agira souvent d’une question de formation ou de temps. Mais aussi qu’il est toujours possible de demander de l’aide.
Accepter de vivre des expériences
Plutôt que de mettre un enjeu quasi-vital sur chaque situation, il est plus utile d’apprendre à vivre les évènements comme des expériences enrichissantes. On apprend autant de ses erreurs que de ses réussites, dans la mesure où on les accepte et qu’on les analyse. Autrement dit l’important c’est le chemin…
S’ouvrir au possible et sortir des fausses croyances limitantes
Lorsqu’une personne a un désir qu’elle pense impossible, il est important de s’ouvrir au possible pour se laisser une chance de réussir. Penser que c’est impossible, que l’on n’en est pas capable avant même d’agir n’a aucun sens, sinon celui de nous conduire à l’échec. Lorsqu’une personne porte en elle une telle croyance limitante, quelque soit le domaine, il est important qu’elle commence par s’en défaire pour s’ouvrir au possible.
Poser des actes
Pour retrouver la confiance, il est nécessaire de poser des actes en accord avec soi même. Ce peut être de dire ce que l’on pense, d’exprimer ses sentiments, de réaliser ses désirs. Le plus facile est de commencer par de petites choses qui ne représentent pas un enjeu important et de vérifier que progressivement la confiance en soi revient.
Vivre son identité la plus profonde
Pour trouver nos talents, nous avons à laisser vivre notre identité profonde. C’est par l’amour que nous portons vers certaines activités que nos talents vont pouvoir s’exprimer. L’amour constitue, avec le désir, la force qui va nous permettre de mettre en œuvre nos dons. C’est parce que nous aimons telle ou telle chose que nous allons pouvoir mettre notre énergie en route et concentrer tout notre être pour la réaliser.
Quand il y a une insécurité chronique ou intense
Il est nécessaire d’entreprendre une psychothérapie pour reprendre la construction à la base de la confiance et de l’estime de soi.
En conclusion, la confiance en soi se transmet : un regard positif, des encouragements, un cadre sécurisant, la valorisation des efforts vont favoriser la confiance et l’estime de soi et le plus important sans doute c’est le respect de son identité et d’apprendre à élaborer ses expériences pour leur donner sens.