par Pascal Parinet | Oct 29, 2014 | développement personnel
JALOUSIE ET RIVALITE
Si la jalousie constitue, pour beaucoup de personnes, une réaction face à une situation qui ne devrait pas exister, pour d’autres elle est parfois perçue souvent un signe d’amour même s’il n’est pas bien ajusté. Dans ce cadre elle constitue un signal que quelque chose ne va pas. Mais ce peut être également un moteur qui va venir alimenter l’ambition et permettre parfois de se dépasser. Dans un cadre « normal » la jalousie est acceptable pour la majorité des personnes. Ce n’est que quand elle devient trop intense ou systématique qu’elle semble poser problème.
LA JALOUSIE
Ce qu’il est important de réaliser dans la jalousie c’est la présence d’une ambivalence, c’est-à-dire que l’amour et la haine sont présent en même temps. La personne jalouse essaierait de s’approprier le bon chez l’autre pour le faire sien, mais lorsqu’elle n’y arrive pas ou qu’elle risque de le perdre, elle ne ressentirait plus que le mauvais en elle, d’où la haine.
Un « amour » possessif
Il s’agit d’un amour possessif qui permettra de revaloriser une image de soi défaillante. Ce désir de posséder (ce qui est bon et l’amour) fait que le sentiment de jalousie intervient à chaque fois qu’il y a un risque de perte. Derrière la jalousie, il y a d’abord l’imagination d’un risque de perte, de l’amour, de l’image de soi qui est vécue comme insupportable.
Certaines personnes, qui vivent des relations fusionnelles, sont dans une dépendance affective. Risquer de perdre cet amour est synonyme d’abandon. Cela peut être vécu comme un effondrement psychique insupportable. Face à ce risque la personne va ressentir de la haine. Elle va passer de l’impuissance à la toute puissance.
LA RIVALITE
Les personnes qui ressentent de la rivalité ne supportent pas de ne pas « être au centre ». Lorsque quelqu’un occupera cette position l’individu va ressentir de la jalousie qui s’exprimera le plus souvent sous forme de critiques ou de rejet. Ce qu’il (ou elle) ne supporte pas, c’est que quelqu’un d’autre puisse être l’objet de l’attention et de l’amour des autres. Il s’agit là d’une rivalité par rapport à une place qui permet d’être valorisé et aimé.
La rivalité est liée à différents aspects d’une problématique œdipienne mal résolue. Il s’agit d’une part d’être au centre pour être aimé et d’autre part l’autre, le plus généralement de même sexe, est perçu comme un rival à éliminer.
LE PROBLEME DE LA JALOUSIE : QUE METTRE A LA PLACE
Il s’agit avant tout de renouer avec une juste image de soi et avec la confiance en soi, et de réajuster son besoin d’être aimé et de reconnaissance. Finalement ce qui peut remplacer la jalousie c’est la confiance en soi. Mais la jalousie est avant tout un manque à être. Pour la jalousie la plus archaïque, il y a un travail d’individuation à faire. Il s’agit de sortir des relations fusionnelles et de la dépendance affective. Pour les autres formes, il s’agit être en relation et de passer de l’avoir à l’être.
par Pascal Parinet | Oct 29, 2014 | développement personnel
COMMENT GERER LA PEUR
Nous allons donc voir ensemble comment gérer les peurs de la vie quotidienne, les petites et les grandes que nous pouvons être amenés à surmonter.
LA PRISE DE CONSCIENCE
La première étape pour gérer la peur c’est la prise de conscience de ce qui l’occasionne. Mais la prise de conscience de la situation réelle peut être faussée par l’interférence de nombreux facteurs. Nous voyons les évènements à travers nos filtres psychiques. Cela fait que la personne risque de ressentir une peur qui correspond en fait à une situation passée et qui n’est pas adaptée au présent.
Ensuite, la perception peut être amplifiée par l’imaginaire et par des fantasmes, d’échec, de rejet, de ne pas être aimable, voire dans certains cas de catastrophe. L’imaginaire peut aller dans le sens d’une amplification des sensations et fausser la prise de conscience des perceptions.
Les questions à se poser à ce stade :
de quoi ai-je peur ?
qu’est ce qui éveille cela en moi ?
que se passe-t-il réellement ?
est-ce objectif et fondé ?
qu’est ce que j’imagine ?
L’ENGAGEMENT / LE CHOIX
Normalement la peur pousse à l’action. Mais ce moment de l’engagement peut être bloqué par les doutes, par la rumination, les prises de tête. Le moment de l’engagement est celui de la prise de risque et à ce stade la question à se poser :
qu’est ce que je risque ?
que ce passerait-il si je faisais…. ?
qu’est ce que j’imagine au pire ?
A partir de ces réponses, la personne pourra choisir et s’engager dans l’action c’est à dire interagir avec l’environnement pour le modifier et régler la situation, y compris en fuyant si nécessaire
L’ACTION
Arrivé à ce stade, il n’y a plus de peur car la personne utilise toute l’énergie mise à sa disposition par la mobilisation de son corps pour agir. L’action libère de la peur.
Lorsque la peur persiste
Soit la personne a pris un chemin parallèle, par exemple ce peut être de mettre en place des mécanismes inappropriés comme l’évitement de la situation, le déni, l’illusion ou encore la procrastination (remettre au lendemain). Soit elle est restée bloquée dans l’émotion. Soit enfin il n’y a pas eu de véritable engagement, comme c’est le cas dans le doute qui continue lors de l’action
Ces exemples ne signifient pas que la personne n’agit pas mais elle a pris un chemin détournée pour éviter la situation qui lui fait peur. La personne n’est pas vraiment là, elle n’est pas en contact, en interaction, avec l’environnement.
LE DESENGAGEMENT ET L’INTEGRATION DE L’EXPERIENCE
Cette dernière étape est importante et dans la pratique on se rend compte que souvent elle n’a pas été réalisée. Pour qu’une expérience soit utile, il est nécessaire d’accepter qu’une action a une fin et un résultat. Avec l’élaboration, cela permet d’intégrer l’expérience pour qu’elle vienne enrichir notre personnalité.
En conclusion
Nous avons vu que la peur suivait un processus qui va de la prise de conscience à l’intégration de l’expérience. Dans certains cas la peur est une réaction normale qu’il convient de vivre, alors que dans d’autres elle est inadaptée et il est utile de s’en libérer.
Pour que cela fonctionne bien, il est nécessaire de passer par toutes les étapes sans les éviter. La peur s’arrête lorsque la personne s’engage dans l’action. L’intégration permet de ne plus craindre les nouvelles situations lorsqu’elles sont similaires.
Le courage ce n’est pas de ne pas avoir peur, mais d’agir malgré la peur.
par Pascal Parinet | Oct 29, 2014 | développement personnel
Est-il possible de trouver des points communs dans la traversée d’épreuves qui peuvent être de nature très différentes ? Nous le savons, il existe de nombreux types d’épreuves qui a priori ne se ressemblent pas. Mais on peut distinguer deux catégories d’épreuves au-delà de tous les évènements. Ces deux classes ne se distinguent pas par la nature des évènements mais par le processus vécu. Il y a donc :
L’épreuve vécue comme un tunnel
L’épreuve vécue comme une impasse
L’épreuve tunnel
Au cours de ce vécu, la personne a l’impression d’être comme dans un tunnel. Elle voit une progression, même si cela peut paraitre parfois long. Elle sait aussi qu’il y a une sortie, le bout du tunnel. C’est le cas pour la majorité des épreuves que les gens vivent. Beaucoup de personnes pourront vivre ce type d’épreuves avec le soutien de la famille ou des amis. Bien sur cela n’empêche pas la souffrance liée à l’épreuve. Parfois la souffrance sera trop importante, parfois ce sera la durée qui sera trop éprouvante, alors la personne aura besoin d’aide pour avancer et sortir du tunnel.
L’épreuve impasse
Dans ce type d’épreuve, il s’agit de rebrousser chemin pour retrouver la sortie, dans une impasse il n’y a pas d’autre choix. Ce peut être chronologique mais aussi de remonter les processus qui ont mené à l’impasse.
On pourrait prendre aussi l’image d’une personne qui serait descendue au fond d’une grotte et se trouve bloquée. Elle a alors besoin de l’aide d’un spéléologue. Mais si la personne est descendue sans vraiment se rendre compte du chemin, lors de la remontée elle va bénéficier d’un éclairage et pouvoir prendre conscience de tout ce qu’elle a croisé lors de la descente.
Quelque soit la forme (tunnel ou impasse) dépasser une épreuve consiste à retrouver un chemin où l’on va pouvoir renouer avec la vie, la confiance et la sécurité.
L’épreuve : une perte à élaborer
Dans toute épreuve il y a une perte à élaborer : perte d’un proche dans le deuil, perte de la santé dans la maladie, perte d’une partie de l’image de soi lors d’un échec, perte de la confiance en soi ou dans les autres, perte d’amour, de soutien, de sécurité, etc. Lorsqu’on vit une épreuve, il est important de pouvoir identifier la ou les pertes que l’on est en train de vivre. Parfois c’est évident, mais souvent c’est plus compliqué que cela ne parait. Une fois les pertes identifiées, il sera plus facile d’avancer.
Vivre ses émotions
Une épreuve va engendrer des émotions comme la tristesse, de la colère ou d’autres encore. Il est normal de vivre ses émotions, c’est ce qui permettra de traverser la souffrance. Le plus simple est déjà de les accueillir en soi, de les reconnaitre ou plutôt de se reconnaitre comme ressentant telle ou telle émotion. Ensuite de mettre des mots, de les exprimer. C’est le seul moyen qu’il y ait d’évacuer : « ce qui ne s’exprime pas s’imprime. »
Accepter
Il y a parfois un risque à accepter trop vite, notamment avant d’avoir pu vivre ses émotions. Une acceptation trop rapide, trop intellectuelle, risque de masquer un déni. Est-ce qu’il s’agit d’accepter que cela soit comme ça, que ça ne puisse pas changer ? Non, en tout cas pas dans la majorité des épreuves. Ce qui est à accepter c’est la réalité. C’est-à-dire la situation telle qu’elle est objectivement et avec les effets qu’elle produit dans la personne et chez les autres. Bien souvent, il s’agit d’accepter la réalité de la perte dont nous venons de parler.
Trouver du sens
Au-delà de l’acceptation, il y a le sens. Qu’est ce qui a amené à vivre cette situation ? Beaucoup d’épreuves n’arrivent pas par hasard. Elles sont souvent les conséquences d’une suite d’évènements qui remontent parfois loin dans la vie de la personne. Découvrir le fil rouge du vécu permet souvent de comprendre comment une personne en est arrivée à vivre telle épreuve.
Reprendre la responsabilité
Lorsqu’une personne a trouvé le sens de l’épreuve, elle peut en prendre la responsabilité et changer ce qui ne lui convient pas.
« L’important n’est pas ce qu’on a fait de moi, mais ce que je fais avec ce que l’on a fait de moi » écrit J.P. Sarthe.
C’est à ce moment qu’il y a une véritable possibilité de changement. Lorsque la personne a clarifié le sens d’une situation, elle peut alors choisir et être pleinement responsable de sa vie. Cela permet de renouer avec les forces de vie.
par Pascal Parinet | Oct 29, 2014 | psychologie&spiritualité
Blessures et guérison
On parle beaucoup, depuis 10 à 20 ans, de blessures et de guérison ou plutôt de guérison des blessures. En tapant cette expression sur Google, il s’affiche environ 2 millions de résultats. Comment s’y retrouver dans ce labyrinthe de la guérison intérieure où on trouve toutes sortes d’approches.
Dans la tradition chrétienne,
On associe la blessure au péché et la guérison au salut.
Avec le péché originel, l’homme s’est détourné de Dieu et a perdu son unité intérieure corps / affectivité / esprit. Il ne se comprend plus et ne se maitrise plus.
La guérison correspond donc au salut, l’homme est sauvé du péché et entre à nouveau dans l’ordre de la Grâce qu’il lui est donné d’accueillir.
Dans une vision psychothérapeutique
On utilise finalement peu le mot « blessure ». On parle de souffrance, de symptômes, de troubles ou encore de traumatismes.
On réserve plutôt le terme de blessure au narcissisme, parlant alors de blessure narcissique (de l’image de soi ou de l’estime de soi)
Quant à la guérison, elle concerne la disparition éventuelle d’un symptôme, la diminution ou suppression de la souffrance psychique et l’amélioration globale du fonctionnement de l’individu, dans sa relation à lui-même et aux autres.
Freud disait « qu’une analyse était finie lorsque qu’une personne retrouvait ses capacités d’aimer et de travailler.» Autrement il considérait que la personne était guérie principalement à partir de ces deux critères et finalement cela n’a pas beaucoup changé aujourd’hui. On pourrait ajouter des nuances comme autonome, responsable, mais globalement lorsqu’une personne est capable d’assumer sa vie, de s’y engager, on peut dire que la thérapie est finie. Cela ne veut pas dire qu’elle a tout résolu mais qu’elle peut faire avec son humanité.
Finalement lorsqu’on regarde ces deux visions, les différences sont assez claires, alors qu’est ce qui crée la confusion actuelle ?
Il semble que cela soit lié à un changement de la société qui par certains aspects est de plus en plus narcissique.
Les personnes sont plus individualistes et donc en recherche d’un bien être, y compris dans leur rapport à la foi et à la religion. Nous sommes passés d’une culture du devoir à celle de la recherche d’un bien-être personnel.
DES DIMENSIONS DIFFERENTES
Nous l’avons dit il s’agit de dimensions différentes, même si l’homme est un et que cela va passer concrètement par des aspects paraissant identiques comme la relation aux autres, au monde, les comportements, les idéaux, les valeurs, etc.
Dans l’accompagnement spirituel, il s’agit en premier lieu de la dimension transcendantale de la personne, de son rapport à Dieu, au sens de la vie, et de son articulation dans sa vie quotidienne.
La psychothérapie concerne la résolution des conflits psychiques, le soulagement des souffrances psychiques, la guérison de symptômes, ainsi que l’amélioration de la relation à soi même et aux autres.
Cela fait que le prêtre portera plutôt un regard sur la vie affective en termes d’équilibrage des passions et des vertus, de même qu’il observera la vie en lien avec la morale chrétienne, l’oraison, les sacrements.
Pour le psy la question se pose autrement. Il fera une lecture aux niveaux inconscients, pulsionnels, des défenses, des fantasmes.
Il aidera la personne la personne à prendre conscience des processus qui agissent en elle souvent à son insu pour l’aider à les gérer. Il recherchera ce qui pousse le sujet à tel ou tel comportement, les confits internes, les reproductions et comment les résoudre.
L’IMPORTANCE D’ACCUEILLIR LA FOI DES PATIENTS
Il est important que le psy puisse écouter le patient lorsqu’il parle de sa foi et qu’il respecte cette dimension de la personne.
Le travail du psy n’est pas d’intervenir dans la croyance de ses patients, mais lorsqu’il y en a, de détecter les aspects liées à un trouble ou à une pathologie et d’aider le patient à en prendre conscience. Autrement dit, il s’agit d’aider la personne à faire le tri de ce qui relève de sa dimension psychologique.
LA PLACE DU PARDON
C’est une notion centrale de la foi chrétienne.
En psychothérapie, on ne cherche pas le pardon mais il se produit généralement sous la forme du pardon à soi même et à l’autre. D’abord par la compréhension que les causes du mal être sont aussi internes, en faisant la vérité sur soi. D’autre part l’acceptation de son humanité permet d’accepter celle de l’autre. Tout cela conduit naturellement au pardon.
Par contre lorsqu’une personne cherche le pardon de Dieu pour un acte posé qu’elle considère comme mal, cela ne relève évidement pas de l’accompagnement psychologique mais du sacrement de réconciliation. Dans ce cas le psy doit savoir le dire et orienter la personne vers un prêtre.
LA CULPABILITE
Lorsque la culpabilité est chronique ou récurrente, comme dans les scrupules, cela nécessite un accompagnement psychologique.
Il est important de distinguer ce qui relève d’une culpabilité saine, en lien avec un acte répréhensible, d’une culpabilité pathologique, même inconsciente, qui enferme l’individu.
En conclusion
Mais il est parfois difficile pour un prêtre d’être confronté à une personne qui ne veut pas entendre parler de psychothérapie.
Pour certaines personnes, il y a l’impression que la foi peut donner réponse à tout, y compris à l’équilibre affectif. Il est alors nécessaire de l’aider à réaliser que la foi ne vise pas à s’enfermer dans la souffrance comme cela arrive parfois à cause d’une mauvaise compréhension.
Il est important de respecter la foi tout en aidant la personne à prendre conscience que quelque chose ne va pas dans son discours. Pour cela il peut être intéressant de revenir à l’encyclique de Jean Paul 2 sur le sens chrétien de la souffrance.
Toutefois s’il est important, comme nous l’avons vu, de bien dissocier ce qui relève de la dimension psychologique et spirituelle, il y aura une intégration et une unification, dans la personne, qui se fera au terme de ce travail sur soi.
par Pascal Parinet | Oct 29, 2014 | psychologie&spiritualité
Articulation psychologique spirituel
L’ACCOMPAGNEMENT SPIRITUEL
Les personnes qui en font la demande viennent pour un approfondissement de la foi, pour apprendre à prier, ou encore parce qu’ils sont en souffrance.
La finalité de l’accompagnement est de permettre de découvrir dans sa vie la volonté de Dieu. Pour pouvoir y répondre et agir en conséquence. Il s’agit d’apprendre à être un disciple du Christ et de s’unir à Dieu.
L’accompagnateur peut prendre ses références chez St François de Sales, St Ignace de Loyola, Sainte Thérèse ou encore St Augustin, mais il doit également connaitre la nature humaine car il accueille la personne dans sa globalité.
La psychothérapie
Le psy accueille également la personne dans sa globalité mais avec des objectifs très différents. En général, la personne veut régler des difficultés ou est en souffrance.
L’objectif sera de repérer ce qui se reproduit dans la vie de la personne mais aussi en séance et de réparer par les prises de consciences et par un accueil inconditionnel.
C’est parce que la personne se sent acceptée telle qu’elle est qu’elle peut changer. Le paradoxe du changement c’est d’être soi même.
Mais la psychothérapie ne concerne pas uniquement le mal être. Dans la phase de reconstruction, elle concerne également la créativité, la découverte de ses ressources, la confiance et le lâcher prise.
Une différence d’accompagnement
L’objectif n’est donc pas le même. Même si aujourd’hui on a l’impression que les demandes semblent se rejoindre dans une demande psycho-spirituelle ou de développement personnel, cela reste très différent.
D’autre part, il est important que la personne sache à qui elle s’adresse et quel sera le contenu de l’accompagnement.
Les places de psy et d’accompagnateur spirituel ne sont pas permutables et encore moins superposables. Dans « l’avenir d’une illusion » Freud mettait en garde le Pasteur Pfister sur le fait qu’on ne peut pas être à la fois prêtre et psychanalyste et qu’il fallait séparer ces fonctions (pas plus que médecin et psychanalyste, mais pour d’autres raisons)
En effet, le psy ne peut pas être en lieu et place de l’idéal du moi (idéal ou modèle auquel doit correspondre ou « doit être » la personne), alors que le prêtre montre justement cet idéal dans son accompagnement. Le prêtre ne peut pas non plus prendre la place du psy au risque de se trouver piégé dans le transfert.
Nous retrouvons là un équivalent sur le plan psychologique, de la séparation des fonctions d’autorité et de direction spirituelles qui a lieu dans l’église.
Il est donc indispensable que ces fonctions soient séparées sinon il y a des risques de dérives sectaires (gourou) et à l’extrême de comportement tyranniques. Et cela ne peut se faire que par une séparation des fonctions et donc de l’accompagnement.
Quels sont les critères de discernement pour les sessions de guérison
Il faudrait distinguer les sessions spirituelles et celle de guérison. Pour ces dernières :
Elles ne s’adressent pas aux personnes présentant des fragilités ou troubles psychiques car il y a alors un risque important de décompensation
Le niveau émotionnel doit être gérer pour ne pas fragiliser les retraitants et cela en fonction de la durée de la retraite.
Attention à tout ce qui serait de l’ordre de manifestations hystériques individuelles ou collectives.
Attention au complexe du homard, qui se débarrasse de sa carapace (mue) et se retrouve vulnérable, les atterrissages sont parfois difficiles.
Attention aux interprétations sauvages, souvent imaginées comme des révélations
Attention à ne pas ouvrir une boite de pandore qui fragiliserait beaucoup la personne et nécessiterait alors une psychothérapie
Attention aux injonctions, à tout ce qui sépare de la famille ou de ses groupes d’appartenance.
Mais beaucoup de personnes, qui allaient relativement bien dans leur vie, en reviennent heureux et souvent renouvelés dans leur foi. Mais il y a également un certain nombre de personnes qui se retrouvent fragilisées.
Le mieux serait de reconnaitre et d’appeler ces retraites « spirituelles ou de pardon »