Enregistrement de l’Ă©mission de pascal Parinet, Gestalt-thĂ©rapeute Paris 8ème, sur les violences conjugales et rĂ©sumĂ© de la première partie; Ecoute dans la nuit Radio Notre Dame

Violences conjugales

Les violences conjugales constituent une terrible souffrance que ce soit pour la personne victime et les enfants, mais aussi pour la personne violente, même ci cette dernière n’en a pas toujours conscience. Les violences conjugales ne sont pas que physiques, elles peuvent être aussi psychologiques. Elles touchent toutes les classes sociales de la société et aucun milieu socioculturel n’est épargné. Lorsqu’on parle de violences conjugales, on pense d’abord aux femmes victimes et il est vrai que c’est terrible, mais cela touche aussi les hommes. Les chiffres parlent d’eux même: sur un nombre estimé de 843 000 personnes en 2012-2013, on compte 565 000 femmes, soit 67,1% du total et donc environ 1/3 d’hommes. Une femme en meurt tous les 3 jours et un homme tous les 14 jours. Les violences conjugales sont réprimées par la loi quelque soit la forme qu’elles prennent.

Distinguer violences conjugales et dispute

Il est important de distinguer les disputes ou une crise de couple et la violence conjugale. Il arrive à tous les couples de se disputer ou en période de crise, que des conjoints ne se supportent plus, se critiquent et peuvent même à certains moments se détester. Mais ce n’est pas forcement de la violence psychologique. Si elle est facilement reconnaissable dans les violences physiques et sexuelles, c’est moins évident pour les violences psychologiques. Dans la violence, l’autre n’existe pas mais constitue un objet sur lequel va se déverser le mal être et la haine d’un des conjoints. La violence vient remplacer les mots qui ne peuvent pas se dire. Elle est l’expression d’une pulsion destructrice et de la haine et donc différente de la colère. Il y a une volonté de pouvoir sur l’autre et / ou de détruire qui la caractérise.Il arrive aussi que la violence conjugale se vive d’une façon symétrique, les deux conjoints y participants,chacun à sa façon. On le voit, c’est un sujet complexe qui implique les dynamiques psychologiques individuelles et relationnelles de couple.

Le cycle de la violence conjugale

Dans la violence conjugale, il y a une prise de contrôle sur l’autre qui s’installe progressivement de façon crescendo dans un cycle en 4 phases qui se répète.

la tension
Le partenaire va dire ou faire sentir à l’autre qu’il ou elle ne correspond pas à ses attentes.
La tension va monter aux travers des regards, des silences, des reproches, des colères. La victime va se soumettre pour tenter d’apaiser les tensions, ressent de la peur face à l’imprévisibilité de la violence,devient inadaptée, se paralyse, ce qui renforce l’agressivité et la tension.

l’explosion
Les tensions arrivent à un maximum et c’est l’explosion. L’agresseur laisse éclater sa violence et prend le pouvoir sur l’autre. La victime se sent humiliée. Elle est intérieurement démolie et ne peut pas exprimer une légitime colère à cause de sa peur.

le calme et la justification
Le partenaire violent « a dĂ©foulĂ© Â»sa pulsion, il devient calme, minimise ses actes, trouve des excuses, les justifie ou culpabilise la victime. La victime sort de la paralysie, tente de cacher les consĂ©quences de la violence. Elle se culpabilise, doute de ses perceptions et espère mieux gĂ©rer la prochaine crise.

la réconciliation
Le partenaire tente de faire oublier ses actes violents par une attention renouvelée, des promesses de ne pas recommencer ou des supplications. Cela fait croire à la victime qu’il n’est pas si violent que ça, qu’il peut être attentif, que cela ne se reproduira pas et même qu’il l’aime. La victime en arrive à nier la violence conjugale.

Ces différentes phases vont se reproduire dans un cycle de plus en plus court et de plus en plus violent.

L’impact sur les victimes de violences conjugales

Les victimes de violences conjugales ont peur, honte, se sentent coupables et isolées. Elles présentent certains troubles psychologiques comme:
la perte de l’estime de soi
l’incapacité à se positionner
une ambivalence vis Ă  vis du partenaire
elles se sentent coupables de l’échec du couple et vis à vis des enfants
elles craignent de ne pas s’en sortir si elles se séparent
elles s’isolent de plus en plus
Les violences conjugales présentent bien des aspects et des conséquences psychologiques qui peuvent aller jusqu’à des dépressions, des états de stress post traumatiques ou encore des suicides.

Et les enfants

Les enfants aussi sont victimes.Tout d’abord, il ne faut pas se faire d’illusion, même si les parents imaginent les mettre à l’abri, ils perçoivent et ressentent en eux la violence des parents. Même s’ils n’assistent pas directement aux scènes, ils vivent au quotidien la tension, entendent depuis leur chambre, etc.
Ils vont ressentir un sentiment d’insécurité qui va s’installer d’une façon chronique. Souvent ils se sentiront coupables et imagineront être à l’origine des disputes. Ils peuvent somatiser, avoir des difficultés de concentration et donc scolaires, se retrouver dans une grande détresse psychologique, déprimer et se sentir impuissants, aller vers des palliatifs ou des addictions. Ils grandiront trop vite et assumeront des responsabilités qui ne leur reviennent pas, comme de vouloir protéger leur mère, s’interposer face au parent violent, protéger et prendre en charge la fratrie. On le voit les conséquences peuvent être multiples et souvent dramatiques.

Se faire aider

Il est indispensable de se faire aider lorsqu’il y a des violences conjugales, mais aussi de proposer une aide psychologique pour les enfants.
En dehors des mesures d’urgence et de protection prévues par la loi, la meilleur solution est d’entreprendre une psychothérapie qui pourra vous aider, répondre à votre questionnement, vous donner des outils, restaurer une juste image de soi et surtout vous aider à vous respecter et à vous faire respecter. Nous verrons dans un autre article comment sortir de la violence conjugale.

voir aussi Sortir de la violence conjugale

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