Comment gérer la peur

COMMENT GERER LA PEUR

Nous allons donc voir ensemble comment gérer les peurs de la vie quotidienne, les petites et les grandes que nous pouvons être amenés à surmonter.

LA PRISE DE CONSCIENCE
La première étape pour gérer la peur c’est la prise de conscience de ce qui l’occasionne. Mais la prise de conscience de la situation réelle peut être faussée par l’interférence de nombreux facteurs. Nous voyons les évènements à travers nos filtres psychiques. Cela fait que la personne risque de ressentir une peur qui correspond en fait à une situation passée et qui n’est pas adaptée au présent.
Ensuite, la perception peut être amplifiée par l’imaginaire et par des fantasmes, d’échec, de rejet, de ne pas être aimable, voire dans certains cas de catastrophe. L’imaginaire peut aller dans le sens d’une amplification des sensations et fausser la prise de conscience des perceptions.
Les questions à se poser à ce stade :
de quoi ai-je peur ?
qu’est ce qui éveille cela en moi ?
que se passe-t-il réellement ?
est-ce objectif et fondé ?
qu’est ce que j’imagine ?

L’ENGAGEMENT / LE CHOIX
Normalement la peur pousse à l’action. Mais ce moment de l’engagement peut être bloqué par les doutes, par la rumination, les prises de tête. Le moment de l’engagement est celui de la prise de risque et à ce stade la question à se poser :
qu’est ce que je risque ?
que ce passerait-il si je faisais…. ?
qu’est ce que j’imagine au pire ?
A partir de ces réponses, la personne pourra choisir et s’engager dans l’action c’est à dire interagir avec l’environnement pour le modifier et régler la situation, y compris en fuyant si nécessaire

L’ACTION
Arrivé à ce stade, il n’y a plus de peur car la personne utilise toute l’énergie mise à sa disposition par la mobilisation de son corps pour agir. L’action libère de la peur.
Lorsque la peur persiste
Soit la personne a pris un chemin parallèle, par exemple ce peut être de mettre en place des mécanismes inappropriés comme l’évitement de la situation, le déni, l’illusion ou encore la procrastination (remettre au lendemain). Soit elle est restée bloquée dans l’émotion. Soit enfin il n’y a pas eu de véritable engagement, comme c’est le cas dans le doute qui continue lors de l’action
Ces exemples ne signifient pas que la personne n’agit pas mais elle a pris un chemin détournée pour éviter la situation qui lui fait peur. La personne n’est pas vraiment là, elle n’est pas en contact, en interaction, avec l’environnement.

LE DESENGAGEMENT ET L’INTEGRATION DE L’EXPERIENCE
Cette dernière étape est importante et dans la pratique on se rend compte que souvent elle n’a pas été réalisée. Pour qu’une expérience soit utile, il est nécessaire d’accepter qu’une action a une fin et un résultat. Avec l’élaboration, cela permet d’intégrer l’expérience pour qu’elle vienne enrichir notre personnalité.

En conclusion
Nous avons vu que la peur suivait un processus qui va de la prise de conscience à l’intégration de l’expérience. Dans certains cas la peur est une réaction normale qu’il convient de vivre, alors que dans d’autres elle est inadaptée et il est utile de s’en libérer.
Pour que cela fonctionne bien, il est nécessaire de passer par toutes les étapes sans les éviter. La peur s’arrête lorsque la personne s’engage dans l’action. L’intégration permet de ne plus craindre les nouvelles situations lorsqu’elles sont similaires.
Le courage ce n’est pas de ne pas avoir peur, mais d’agir malgré la peur.

Faire face à une épreuve

Est-il possible de trouver des points communs dans la traversée d’épreuves qui peuvent être de nature très différentes ? Nous le savons, il existe de nombreux types d’épreuves qui a priori ne se ressemblent pas. Mais on peut distinguer deux catégories d’épreuves au-delà de tous les évènements. Ces deux classes ne se distinguent pas par la nature des évènements mais par le processus vécu. Il y a donc :
L’épreuve vécue comme un tunnel
L’épreuve vécue comme une impasse
L’épreuve tunnel 
Au cours de ce vécu, la personne a l’impression d’être comme dans un tunnel. Elle voit une progression, même si cela peut paraitre parfois long. Elle sait aussi qu’il y a une sortie, le bout du tunnel. C’est le cas pour la majorité des épreuves que les gens vivent. Beaucoup de personnes pourront vivre ce type d’épreuves avec le soutien de la famille ou des amis. Bien sur cela n’empêche pas la souffrance liée à l’épreuve. Parfois la souffrance sera trop importante, parfois ce sera la durée qui sera trop éprouvante, alors la personne aura besoin d’aide pour avancer et sortir du tunnel.
L’épreuve impasse 
Dans ce type d’épreuve, il s’agit de rebrousser chemin pour retrouver la sortie, dans une impasse il n’y a pas d’autre choix. Ce peut être chronologique mais aussi de remonter les processus qui ont mené à l’impasse.
On pourrait prendre aussi l’image d’une personne qui serait descendue au fond d’une grotte et se trouve bloquée. Elle a alors besoin de l’aide d’un spéléologue. Mais si la personne est descendue sans vraiment se rendre compte du chemin, lors de la remontée elle va bénéficier d’un éclairage et pouvoir prendre conscience de tout ce qu’elle a croisé lors de la descente.
Quelque soit la forme (tunnel ou impasse) dépasser une épreuve consiste à retrouver un chemin où l’on va pouvoir renouer avec la vie, la confiance et la sécurité.
L’épreuve : une perte à élaborer
Dans toute épreuve il y a une perte à élaborer : perte d’un proche dans le deuil, perte de la santé dans la maladie, perte d’une partie de l’image de soi lors d’un échec, perte de la confiance en soi ou dans les autres, perte d’amour, de soutien, de sécurité, etc. Lorsqu’on vit une épreuve, il est important de pouvoir identifier la ou les pertes que l’on est en train de vivre. Parfois c’est évident, mais souvent c’est plus compliqué que cela ne parait. Une fois les pertes identifiées, il sera plus facile d’avancer.

Vivre ses émotions
Une épreuve va engendrer des émotions comme la tristesse, de la colère ou d’autres encore. Il est normal de vivre ses émotions, c’est ce qui permettra de traverser la souffrance. Le plus simple est déjà de les accueillir en soi, de les reconnaitre ou plutôt de se reconnaitre comme ressentant telle ou telle émotion. Ensuite de mettre des mots, de les exprimer. C’est le seul moyen qu’il y ait d’évacuer : « ce qui ne s’exprime pas s’imprime. »
Accepter
Il y a parfois un risque à accepter trop vite, notamment avant d’avoir pu vivre ses émotions. Une acceptation trop rapide, trop intellectuelle, risque de masquer un déni. Est-ce qu’il s’agit d’accepter que cela soit comme ça, que ça ne puisse pas changer ? Non, en tout cas pas dans la majorité des épreuves. Ce qui est à accepter c’est la réalité. C’est-à-dire la situation telle qu’elle est objectivement et avec les effets qu’elle produit dans la personne et chez les autres. Bien souvent, il s’agit d’accepter la réalité de la perte dont nous venons de parler.

Trouver du sens
Au-delà de l’acceptation, il y a le sens. Qu’est ce qui a amené à vivre cette situation ? Beaucoup d’épreuves n’arrivent pas par hasard. Elles sont souvent les conséquences d’une suite d’évènements qui remontent parfois loin dans la vie de la personne. Découvrir le fil rouge du vécu permet souvent de comprendre comment une personne en est arrivée à vivre telle épreuve.
Reprendre la responsabilité
Lorsqu’une personne a trouvé le sens de l’épreuve, elle peut en prendre la responsabilité et changer ce qui ne lui convient pas.
« L’important n’est pas ce qu’on a fait de moi, mais ce que je fais avec ce que l’on a fait de moi » écrit J.P. Sarthe.
C’est à ce moment qu’il y a une véritable possibilité de changement. Lorsque la personne a clarifié le sens d’une situation, elle peut alors choisir et être pleinement responsable de sa vie. Cela permet de renouer avec les forces de vie.

Blessures et guérison

Blessures et guérison

On parle beaucoup, depuis 10 à 20 ans, de blessures et de guérison ou plutôt de guérison des blessures. En tapant cette expression sur Google, il s’affiche environ 2 millions de résultats. Comment s’y retrouver dans ce labyrinthe de la guérison intérieure où on trouve toutes sortes d’approches.

Dans la tradition chrétienne,

On associe la blessure au péché et la guérison au salut.

Avec le péché originel, l’homme s’est détourné de Dieu et a perdu son unité intérieure corps / affectivité / esprit. Il ne se comprend plus et ne se maitrise plus.

La guérison correspond donc au salut, l’homme est sauvé du péché et entre à nouveau dans l’ordre de la Grâce qu’il lui est donné d’accueillir.

Dans une vision psychothérapeutique

On utilise finalement peu le mot « blessure ». On parle de souffrance, de symptômes, de troubles ou encore de traumatismes.

On réserve plutôt le terme de blessure au narcissisme, parlant alors de blessure narcissique (de l’image de soi ou de l’estime de soi)

Quant à la guérison, elle concerne la disparition éventuelle d’un symptôme, la diminution ou suppression de la souffrance psychique et l’amélioration globale du fonctionnement de l’individu, dans sa relation à lui-même et aux autres.

Freud disait « qu’une analyse était finie lorsque qu’une personne retrouvait ses capacités d’aimer et de travailler.» Autrement il considérait que la personne était guérie principalement à partir de ces deux critères et finalement cela n’a pas beaucoup changé aujourd’hui. On pourrait ajouter des nuances comme autonome, responsable, mais globalement lorsqu’une personne est capable d’assumer sa vie, de s’y engager, on peut dire que la thérapie est finie. Cela ne veut pas dire qu’elle a tout résolu mais qu’elle peut faire avec son humanité.

Finalement lorsqu’on regarde ces deux visions, les différences sont assez claires, alors qu’est ce qui crée la confusion actuelle ?

Il semble que cela soit lié à un changement de la société qui par certains aspects est de plus en plus narcissique.

Les personnes sont plus individualistes et donc en recherche d’un bien être, y compris dans leur rapport à la foi et à la religion. Nous sommes passés d’une culture du devoir à celle de la recherche d’un bien-être personnel.
DES DIMENSIONS DIFFERENTES

Nous l’avons dit il s’agit de dimensions différentes, même si l’homme est un et que cela va passer concrètement par des aspects paraissant identiques comme la relation aux autres, au monde, les comportements, les idéaux, les valeurs, etc.

Dans l’accompagnement spirituel, il s’agit en premier lieu de la dimension transcendantale de la personne, de son rapport à Dieu, au sens de la vie, et de son articulation dans sa vie quotidienne.

La psychothérapie concerne la résolution des conflits psychiques, le soulagement des souffrances psychiques, la guérison de symptômes, ainsi que l’amélioration de la relation à soi même et aux autres.
Cela fait que le prêtre portera plutôt un regard sur la vie affective en termes d’équilibrage des passions et des vertus, de même qu’il observera la vie en lien avec la morale chrétienne, l’oraison, les sacrements.
Pour le psy la question se pose autrement. Il fera une lecture aux niveaux inconscients, pulsionnels, des défenses, des fantasmes.
Il aidera la personne la personne à prendre conscience des processus qui agissent en elle souvent à son insu pour l’aider à les gérer. Il recherchera ce qui pousse le sujet à tel ou tel comportement, les confits internes, les reproductions et comment les résoudre.
L’IMPORTANCE D’ACCUEILLIR LA FOI DES PATIENTS

Il est important que le psy puisse écouter le patient lorsqu’il parle de sa foi et qu’il respecte cette dimension de la personne.
Le travail du psy n’est pas d’intervenir dans la croyance de ses patients, mais lorsqu’il y en a, de détecter les aspects liées à un trouble ou à une pathologie et d’aider le patient à en prendre conscience. Autrement dit, il s’agit d’aider la personne à faire le tri de ce qui relève de sa dimension psychologique.

LA PLACE DU PARDON

C’est une notion centrale de la foi chrétienne.
En psychothérapie, on ne cherche pas le pardon mais il se produit généralement sous la forme du pardon à soi même et à l’autre. D’abord par la compréhension que les causes du mal être sont aussi internes, en faisant la vérité sur soi. D’autre part l’acceptation de son humanité permet d’accepter celle de l’autre. Tout cela conduit naturellement au pardon.

Par contre lorsqu’une personne cherche le pardon de Dieu pour un acte posé qu’elle considère comme mal, cela ne relève évidement pas de l’accompagnement psychologique mais du sacrement de réconciliation. Dans ce cas le psy doit savoir le dire et orienter la personne vers un prêtre.

LA CULPABILITE

Lorsque la culpabilité est chronique ou récurrente, comme dans les scrupules, cela nécessite un accompagnement psychologique.

Il est important de distinguer ce qui relève d’une culpabilité saine, en lien avec un acte répréhensible, d’une culpabilité pathologique, même inconsciente, qui enferme l’individu.

En conclusion

Mais il est parfois difficile pour un prêtre d’être confronté à une personne qui ne veut pas entendre parler de psychothérapie.

Pour certaines personnes, il y a l’impression que la foi peut donner réponse à tout, y compris à l’équilibre affectif. Il est alors nécessaire de l’aider à réaliser que la foi ne vise pas à s’enfermer dans la souffrance comme cela arrive parfois à cause d’une mauvaise compréhension.

Il est important de respecter la foi tout en aidant la personne à prendre conscience que quelque chose ne va pas dans son discours. Pour cela il peut être intéressant de revenir à l’encyclique de Jean Paul 2 sur le sens chrétien de la souffrance.

Toutefois s’il est important, comme nous l’avons vu, de bien dissocier ce qui relève de la dimension psychologique et spirituelle, il y aura une intégration et une unification, dans la personne, qui se fera au terme de ce travail sur soi.

articulation psychologique – spirituel

Articulation psychologique spirituel

L’ACCOMPAGNEMENT SPIRITUEL

Les personnes qui en font la demande viennent pour un approfondissement de la foi, pour apprendre à prier, ou encore parce qu’ils sont en souffrance.

La finalité de l’accompagnement est de permettre de découvrir dans sa vie la volonté de Dieu. Pour pouvoir y répondre et agir en conséquence. Il s’agit d’apprendre à être un disciple du Christ et de s’unir à Dieu.

L’accompagnateur peut prendre ses références chez St François de Sales, St Ignace de Loyola, Sainte Thérèse ou encore St Augustin, mais il doit également connaitre la nature humaine car il accueille la personne dans sa globalité.

La psychothérapie

Le psy accueille également la personne dans sa globalité mais avec des objectifs très différents. En général, la personne veut régler des difficultés ou est en souffrance.
L’objectif sera de repérer ce qui se reproduit dans la vie de la personne mais aussi en séance et de réparer par les prises de consciences et par un accueil inconditionnel.
C’est parce que la personne se sent acceptée telle qu’elle est qu’elle peut changer. Le paradoxe du changement c’est d’être soi même.

Mais la psychothérapie ne concerne pas uniquement le mal être. Dans la phase de reconstruction, elle concerne également la créativité, la découverte de ses ressources, la confiance et le lâcher prise.
Une différence d’accompagnement

L’objectif n’est donc pas le même. Même si aujourd’hui on a l’impression que les demandes semblent se rejoindre dans une demande psycho-spirituelle ou de développement personnel, cela reste très différent.

D’autre part, il est important que la personne sache à qui elle s’adresse et quel sera le contenu de l’accompagnement.

Les places de psy et d’accompagnateur spirituel ne sont pas permutables et encore moins superposables. Dans « l’avenir d’une illusion » Freud mettait en garde le Pasteur Pfister sur le fait qu’on ne peut pas être à la fois prêtre et psychanalyste et qu’il fallait séparer ces fonctions (pas plus que médecin et psychanalyste, mais pour d’autres raisons)

En effet, le psy ne peut pas être en lieu et place de l’idéal du moi (idéal ou modèle auquel doit correspondre ou « doit être » la personne), alors que le prêtre montre justement cet idéal dans son accompagnement. Le prêtre ne peut pas non plus prendre la place du psy au risque de se trouver piégé dans le transfert.
Nous retrouvons là un équivalent sur le plan psychologique, de la séparation des fonctions d’autorité et de direction spirituelles qui a lieu dans l’église.

Il est donc indispensable que ces fonctions soient séparées sinon il y a des risques de dérives sectaires (gourou) et à l’extrême de comportement tyranniques. Et cela ne peut se faire que par une séparation des fonctions et donc de l’accompagnement.

Quels sont les critères de discernement pour les sessions de guérison

Il faudrait distinguer les sessions spirituelles et celle de guérison. Pour ces dernières :

Elles ne s’adressent pas aux personnes présentant des fragilités ou troubles psychiques car il y a alors un risque important de décompensation

Le niveau émotionnel doit être gérer pour ne pas fragiliser les retraitants et cela en fonction de la durée de la retraite.

Attention à tout ce qui serait de l’ordre de manifestations hystériques individuelles ou collectives.

Attention au complexe du homard, qui se débarrasse de sa carapace (mue) et se retrouve vulnérable, les atterrissages sont parfois difficiles.

Attention aux interprétations sauvages, souvent imaginées comme des révélations

Attention à ne pas ouvrir une boite de pandore qui fragiliserait beaucoup la personne et nécessiterait alors une psychothérapie

Attention aux injonctions, à tout ce qui sépare de la famille ou de ses groupes d’appartenance.
Mais beaucoup de personnes, qui allaient relativement bien dans leur vie, en reviennent heureux et souvent renouvelés dans leur foi. Mais il y a également un certain nombre de personnes qui se retrouvent fragilisées.

Le mieux serait de reconnaitre et d’appeler ces retraites « spirituelles ou de pardon »

La perversion narcissique

La perversion narcissique

Paul-Claude Racamier (Le géni des origines, Ed Payot) en donne deux définitions
Façon de se mettre à l’abri des conflits internes en se faisant valoir au dépend de l’entourage
Facon organisée de se défendre de toute douleur et contradiction interne et de les expulser pour les faire couver ailleurs, tout en se survalorisant, tout cela au dépend d’autrui et non seulement sans peine mais avec jouissance

Toutefois personne n’est complètement exempt de perversion narcissique. La différence se situe non pas en terme quantitatif. Normalement, une personne équilibrée n’utilisera pas ce mode de défense. Ensuite il peut y avoir des phases ponctuelles de perversion dans certaines situations critiques. Par exemple dans les situations de conflit, de deuil ou de crise. Enfin, il y a les défenses perverses plus organisés, de ceux qui fonctionnent sur ce mode relationnel. On va retrouver là, les escrocs, les imposteurs, les manipulateurs, etc. Quoiqu’il en soit ces mouvements sont en lien avec la séduction narcissique. On peut les retrouver à un moment de détresse narcissique ou de façon installée.

Il en existe 2 types :

Le premier agressif, haineux, qui est assez proche de la paranoïa. Les personnes seront plus froides et rigides. Ce type sera dans l’ombre. Il manipulera les autres qui agiront pour lui. Il assouvira sa haine sur le dos des autres.

Le second est plus narcissique. Il se montre et est dans la séduction. Il cherchera d’abord à s’affirmer, à se faire valoir puis viendra le temps de la dévalorisation des autres.

D’OU CELA VIENT-IL ?
Cela vient de la mégalomanie infantile. L’enfant n’arrivant pas à faire le deuil de la symbiose et à traverser la position dépressive, va les dénier pour ne pas ressentir la douleur. Ensuite il va isoler cette partie douloureuse à l’intérieur de son psychisme. Enfin il va s’en débarrasser en la projetant chez l’autre. La séduction narcissique permet de ne pas ressentir les conflits internes mais empêche l’accès à l’altérité. Ce qui est projeté ce sont les conflits internes et c’est autrui qui en paye l’addition. Il y a un mélange d’emprise, de sadisme et de toute puissance. Le narcissisme fait que l’individu ne veut rien devoir à personne et la perversion qu’il rabaisse les autres pour rester dans l’illusion de supériorité.

C’est une défense contre le deuil et la dépression.

COMMENT ÇA SE PASSE
Pour ne pas prendre conscience du mal être intérieur, le pervers narcissique va trouver une victime. La personne choisie sera utilisée comme un objet. Toutefois pour cela il faut plusieurs conditions :
Une occasion
Un environnement propice
Et enfin le concours involontaire d’une personne et/ou de l’entourage

Il ne reconnait aucun supériorité de qui que ce soit, Il s’attaque à ceux qui s’exposent, élimine les rivaux, mais le fait dans l’ombre, sauf s’il a un public qui participe. Il va exploiter l’autre, le soutirer, ou l’humilier de façon à ce qu’il n’ait plus rien d’enviable. Pour cela il va agir par surprise, va chercher à impressionner l’autre. Il frappe une première fois pour déséquilibrer et une deuxième pour jouir de sa toute puissance. Il n’a aucune conscience de son attitude et ne se pose pas de question sur sa conduite. Le pervers narcissique agit principalement par la parole. Mais c’est une parole d’emprise qui vise à enfermer, elle est intrusive, dévalorise et propage les « on dit ».

QUE FAIRE ?

Nous avons vu qu’il fallait une proie, certes involontaire, pour que le mécanisme de perversion narcissique puisse fonctionner. Le plus sur moyen est donc de ne pas adopter une position de victime. Sans victime, le pervers narcissique laissera tomber et ira chercher ailleurs. Mais c’est souvent plus facile à dire qu’à faire lorsqu’on n’en connait pas les mécanismes.

La seconde solution consiste à dire ce qu’il se passe à l’entourage, une fois démasqué il ira voir ailleurs. Mais la personne victime va se sentir dévalorisée et va souvent se retrouver isolée.

La troisième solution c’est la fuite. Il vaut mieux éviter et fuir plutôt que subir les attaques. Malheureusement ce n’est pas toujours possible, par exemple quand cela se passe au travail. Mais à chaque fois que c’est possible, il ne faut pas hésiter.

Lorsque la personne n’a pas pu échapper d’une façon ou d’une autre au pervers narcissique, il sera souvent indispensable d’entreprendre une psychothérapie pour se reconstruire et retrouver une juste image de soi.

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