par Pascal Parinet | Juin 9, 2015 | psychothérapie&psychanalyse
TOC: comment les gérer?
Lorsqu’on parle de TOC on pense à des troubles invalidants, mais beaucoup ont des petits habitudes ou gestes qui, même s’ils ne sont pas à vraiment parler des TOC, y ressemblent sous une forme atténuées ou en sont comme les prémisses. En même temps, il ne faut pas s’affoler pour autant, cela fait souvent partie de la vie d’avoir des « rituels » il n’y a rien d’anormal à cela, même s’ils sont le signe d’une certaine anxiété. Les TOC eux sont beaucoup plus gênant et empêchent la personne d’avoir une vie normal ou en tout cas l’individu le vit comme quelque chose de subi et d’invalidant. Ils constituent alors un trouble psychologique. Les TOC peuvent avoir un niveau de sévérité très différent qui va des petits TOC que chacun peut constater dans sa vie, par exemple en cas de stress, à des TOC qui envahissent toute la vie de l’individu.
TOC de vérification
Ce type de TOC concerne l’action de vérifier pour éviter le sentiment d’angoisse. Dans ce type de TOC le doute a une place importante comme symptôme d’un conflit interne, générateur d’angoisse et d’obsession. On pourrait presque parler dans certains cas d’une névrose du doute.
TOC d’annulation
Il s’agit là d’annuler une pensée soit par une action mentale comme par exemple compter, réciter une prière, un mot, une phrase, ou encore par une action physique comme par exemple faire un pas en arrière, faire un geste, etc. Les TOC d’annulation concerne des pensées, des désirs ou des actes vécus comme coupables.
TOC en lien avec la phobie
Beaucoup de TOC sont en liens avec les phobies. Ce sont en général tous les TOC de nettoyage comme se laver les mains ou désinfecter qui concernent la phobie des microbes. Mais cela peut être aussi en lien avec certains objets qu’il faudra éviter et dont la vue déclenchera des TOC d’annulation.
TOC: les gérer ou en guérir
Il est évident qu’en fonction de la gravité du TOC et de leur nature, le traitement sera différent, qu’il sera plus ou moins long et qu’il ne donnera pas forcement les mêmes résultats.Il y a différentes possibilités pour permettre soit de guérir, soit de diminuer, soit encore de mieux gérer les TOC. D’abord certains médicaments vont souvent réduire les TOC. Ensuite, il est possible d’agir, grâce à une psychothérapie, sur le processus en le rendant plus conscient. Enfin, il est également possible d’améliorer la situation par une analyse qui permet de rendre conscient les conflits sous-jacents La plupart du temps, l’association médicaments et psychothérapie permettent d’obtenir de bons résultats, voir la guérison.
Il s’agit de remonter le processus de mise en place du TOC c’est à dire de faire le chemin inverse. Cela permet de rendre consciente chacune des étapes qui mènent au TOC. L’objectif est d’aider la personne a pouvoir agir et arrêter le processus en commençant de la dernière étape et en remontant progressivement à la première jusqu’à la disparition du TOC dès sa mise en place.
La psychothérapie centré sur le type de TOC
La psychothérapie peut se centrer sur le type de TOC et remonter au déclencheur afin d’aider la personne à apprendre à gérer ce qui en est à l’origine. Les TOC de vérification concernent plus particulièrement le doute et la peur d’une catastrophe (voleur, feu, etc). Pour les TOC d’annulation, on pourra se centrer sur les pensées et ressentis plus ou moins inconscients qui font l’objet d’annulation. Il s’agira alors d’aider la personne a prendre conscience de ce qu’elle ressent et pense, de le dédramatiser et d’apprendre à l’accepter en sachant que ce ne sont que des fantasmes. Pour les phobies, il s’agira de mettre à jour les angoisses à l’origine du TOC.
La psychothérapie centrée sur le doute
Un des aspects récurent des TOC constitue le doute. Tout un travail peut se faire autour du doute et des angoisses qu’il suscite. Il s’agit aussi de renforcer la confiance en soi, en ce que la personne pense ou ressent.
La Gestalt-thérapie permet de travailler tous les aspects que nous venons de voir mais elle permettra en plus de travailler un des points importants lié au TOC qui est la rupture de contact. Lorsqu’une personne est sous l’emprise d’un TOC, elle n’est plus en contact ni avec son ressenti, ni avec l’environnement mais bloquée dans sa tête. Un des adages de la Gestalt qui est « quitter la tête pour être dans son corps »s’applique particulièrement à la problématique des TOC.
La Gestalt-thérapie par son origine à la croisée des différents courants analytiques, comportementaux et systémiques, constitue une approche qui convient assez bien au TOC
par Pascal Parinet | Mai 25, 2015 | psychothérapie&psychanalyse
Dépendance affective
D’abord nous avons tous des besoins affectifs et même si la plupart ne le vivent pas comme une dépendance il n’en reste pas moins vrai que cela dépend tout de même en partie de l’environnement. Dans ce domaine nous sommes dans l’interdépendance. Mais certaines personnes sont réellement dépendantes. Peut être reconnaitrez vous quelques manifestations comme par exemple:
Avoir besoin de l’avis ou approbation des autres pour prendre une décision, pour agir
Doute ou angoisse quand doit prendre une décision seul
Ne supporte pas la solitude
Relations fusionnelles, adhésives ou « collantes »
En demande affective quasi permanente pour se sentir rassuré
Besoins d’être aimé, reconnu, apprécié, d’une façon excessive
Peut accepter de ne pas être respecté, voir d’être maltraité par les personnes dont il ou elle dépend.
Difficulté ou impossibilité à se séparer
Et lorsque ces conditions ne sont pas présentes la personne ressent de l’anxiété ou l’angoisse, peut devenir jalouse même agressive. Tout cela est signe de dépendance affective.
Les besoins affectifs
Tout le monde a des besoins affectifs, c’est quelque chose de normal, le contraire serait même pathologique. L’absence de « nourriture affective » est un peu comme l’absence de nourriture physique, si elle vient à manquer cela déclenche la recherche d’une satisfaction, à une autre échelle cela devient obsédant et plus loin encore cela entraine des troubles psychiques ou physiques.
Ce qui est pathologique dans la dépendance affective c’est:
l’aspect chronique
l’intensité de la demande affective
les comportements inadaptés et répétitifs qui mènent à des impasses ou à des échecs
le fait d’attendre de l’autre qu’il devine et vienne combler le manque ou le vide
et enfin de ne pas assumer et prendre la responsabilité de ce besoin et donc d’être dans des mécanismes d’évitement et de dépendance.
Comment guérir de la dépendance affective
La première des choses pour sortir de la dépendance affective est de prendre conscience de son fonctionnement. Il convient d’abord de réaliser que cela ne vient pas des autres. Autrement dit prendre conscience de la problématique et prendre la responsabilité de se faire aider.
Ensuite il y a plusieurs aspects qui permettrons d’en sortir tels que:
Retrouver le contact avec son ressenti
En dehors de l’angoisse la personne n’est pas en contact avec son corps. Il s’agit de retrouver les sensations corporelles, les émotions et les sentiments.
Apprendre à gérer le sentiment de manque ou de vide
Découvrir son véritable besoin
Le contact avec son ressenti permettra de prendre pleinement conscience de son véritable besoin et surtout de pouvoir l’exprimer, le mettre en mot.
Inverser le mouvement intérieur
La dépendance crée un mouvement en creux, tourné vers l’intérieur ce qui génère la sensation de manque, un peu comme quand on a le ventre creux à cause de la faim.. Il y a comme une hémorragie de l’énergie vitale qui se perd dans un puit sans fond. C’est l’angoisse qui en est à l’origine.
Le support du psychothérapeute permet de retrouver un fond solide et donc d’arrêter cette hémorragie.
Une fois le mouvement inversé et la sensation d’un socle intérieur ou encore de la terre ferme sous ses pied la personne, peut retrouver son sentiment d’exister.
Cela lui permet ensuite de retrouver sa propre valeur.
Une des croyances des personnes dépendantes est qu’elles n’ont pas de valeur. Le contact avec son corps, le fait de retrouver sa propre portance et surtout son sentiment d’exister viennent restaurer l’image de soi et la confiance en soi.
Aller à la rencontre des autres et agir sur l’environnement
Tout ce que nous avons vu permet de sortir de l’attente dépendante et d’aller à la rencontre des autres dans l’altérité. Il s’agit d’exprimer clairement ses besoins, de faire des demandes directes plutôt que d’utiliser des stratagèmes d’évitement.
A partir de là, la personne est soit guérie de la dépendance, soit en chemin vers la guérison.
par Pascal Parinet | Déc 2, 2014 | psychothérapie&psychanalyse
Les pensées obsessionnelles
Les obsessions sont dues à ce que nous appelons l’intelligence discursive, c’est à dire celle qui tient des discours en nous. Lorsque la pensée tourne en boucle, elle devient vite obsédante. L’individu ne pense plus qu’à la même chose de façon réplétive, voir même constamment.
Les pensées obsessionnelles peuvent concerner tous les aspects de la vie.
La première chose est de les regarder comme le symptôme de quelque chose de plus profond dont la personne n’a pas conscience. Il y a donc deux façons de voir. Une façon à cours terme qui va consister à tenter de supprimer le symptôme et parfois c’est suffisant. Une façon à long terme qui cherchera plutôt la prise de conscience de ce qui est à l’origine des pensées obsédantes.
Un autre aspect en lien avec les obsessions, c’est qu’elles constituent des défenses face à une problématique plus profonde et qui fragiliserait encore plus l’individu comme par exemple une dépression. On peut donc les voir comme quelque chose qui à un moment a eu une utilité et constituait une adaptation, mais qui est devenu automatique et inadapté.
Ces pensées s’organisent souvent autour d’un scénario dont la personne ne mesure pas la portée. Ce scénario va prendre certains éléments dans la réalité ou la situation présente mais il en prend aussi dans les fantasmes inconscients. Cela signifie qu’il y a une part d’actuel et une part d’imaginaire qu’il convient de rendre conscient et de discerner. Lorsque la personne perçoit mieux son scénario, alors elle devient plus capable de mettre de la distance par rapport à ce type de pensées.
Mais au delà du scénario, c’est tout un processus de pensée qui se met en place sous forme d’une boucle qui vient se renforcer « à chaque tour » Et c’est ce processus qu’il est important d’identifier pour pouvoir en sortir.
Comment s’en libérer?
Nous avons vu que les pensées obsessionnelles suivait un processus en boucle qui se renforçait à chaque passage. Il est donc important d’ouvrir le cercle de cette boucle de pensées.
Cela nécessite d’abord d’en prendre conscience, ce qui veut dire être conscient de la chronologie du processus: de la situation à l’origine, des ressentis, des pensées qui en découlent, du scénario, etc…
Ensuite il convient de se poser la question de l’adéquation. Est ce que le ressenti est juste, est ce que les pensées correspondent à la situation, est ce que le scénario n’est pas imaginaire. Dans bien des cas, il sera possible de réaliser que ce n’est que de l’imagination et d’apprendre à les réfuter.
Ensuite il sera souvent utile de remonter le cycle du processus pour pouvoir l’arrêter dès l’origine. Autrement dit il convient de faire le chemin inverse en prenant conscience de chacune des étapes pour revenir à un mode de fonctionnement sain.
Enfin, il à partir de là, il sera possible de trouver d’autres chemins en étant plus conscient :
des mécanismes qui jusqu’alors était inconscients
de ses ressentis et des pensées qui en découlent
pour pouvoir trouver une adaptation plus créatrice
Parallèlement il sera nécessaire de retrouver le contact avec le concret, avec l’environnement et avec les autres car la personnes en prise avec des pensées obsessionnelles est coupée de l’environnement. Il s’agira donc d’apprendre à vivre dans « l’ici et maintenant » et non pas ailleurs ou dans un autre temps.
Le fait de renouer avec le contact (avec soi même et avec l’environnement) permettra de remettre en route l’adaptation créatrice qui sera un antidote à l’enferment dans les pensées.
Tout cela se déroule dans le cadre d’une psychothérapie.