Sortir de la violence conjugale

Nous avons vu dans un précédent article le cycle de la violence conjugale et l’impact sur la victime et les enfants: violences conjugales. Nous allons regarder maintenant comment sortir de la violence conjugale et comment rompre avec ce cycle de la violence conjugale.

Il est évident que la violence conjugale, qu’elle soit physique, sexuelle ou psychologique a un impact très important sur les victimes et qu’il n’est pas si facile d’en sortir.
Les victimes de violences conjugales ont besoin d’aide pour en sortir et pour ne pas retomber dans le cycle de la violence conjugale.

Comment sortir de la violence conjugale?

Cela passe par des étapes qui dépendent de l’intensité et de la chronicité de la violence conjugale. Plus la victime attend et plus il est difficile de sortir de la violence conjugale. D’abord parce que celle ci s’inscrit progressivement et ensuite à cause de la peur et de la perte de l’estime de soi. Une fois le pied dans la porte, il devient plus difficile de la fermer.

Voici quelques étapes qui permettront d’en sortir même si cette liste n’est pas exhaustive et que chaque victime est une personne unique, avec son histoire.

Prendre conscience de l’emprise

Il est souvent difficile de reconnaitre une situation de violence conjugale avant qu’elle ne devienne extrême et de savoir comment réagir. Mais plus la personne attend, plus il devient difficile de sortir de l’emprise.

Si votre conjoint vous insulte, vous critique ou vous humilie de plus en plus. Si vous vous dites que vous ne le comprenez plus, que ce n’est plus la même personne que vous avez connu. S’il devient jaloux d’une façon injustifié et ne veut plus que vous sortiez. Si vous vous sentez perdu et que vous ne savez plus que dire ou que faire. Si vous avez peur ou ressentez des angoisses au moment de vous retrouver (boule à l’estomac, gorge serrée, panique, etc) Il est probable que la violence soit de plus en plus présente,. Dans tous les cas, c’est le signe que quelque chose ne va pas dont il faut prendre conscience. Il ne faut pas sous estimer l’emprise que peut exercer une personne violente. En perdant votre estime, vous devenez de plus en plus dépendant(e). Il est temps d’agir et faire quelque chose.
Sortir du silence

La première chose et sans doute la plus difficile est de dépasser le sentiment de honte pour pouvoir en parler. Car la victime a honte de dire que son couple ne va pas et qu’elle subit des violences, c’est vrai pour les femmes mais encore plus pour les hommes. Il s’agit de ne pas rester isoler, car la violence se vit le plus souvent dans le secret. Donc en parler.

Peut être à des amis qui pourront vous soutenir même si ce n’est pas la meilleur solution. Les amis et la famille connaissent votre conjoint et en ont une certaine image mais il peut être très différent dans l’intimité et en public. Il peuvent également vouloir préserver votre famille et vos enfants d’une séparation et donc sous estimer ce que vous vivez.

D’autre part, tant que vous n’y voyez pas clair, il est préférable de s’adresser à des personnes neutres qui pourront avoir un regard objectif. La meilleur solution à ce stade est sans doute une psychothérapie qui pourra vous aider à répondre à vos questions et vous donner des outils. L’avantage est la confidentialité, cela vous protège et vous permettra de trouver des réponses. Enfin, il existe également des associations qui peuvent vous aider, mais cela n’empêche pas d’entreprendre une psychothérapie pour traiter le problème en profondeur et éviter les reproductions futures.

Comprendre les mécanismes

Nous avons vu, dans un autre article, le cycle de la violence mais il est nécessaire d’en comprendre la mise en place et sur quels mécanismes à la fois individuels et relationnels il repose.
La peur , l’emprise, la dépendance affective, le silence sont autant de facteurs qui favorisent la mise en place de la violence conjugale et qu’il convient de régler. Cela se fait avec l’aide d’une psychothérapie.

Sortir de la peur

Si la violence génère la peur, il y a d’autres réponses possibles, même si c’est souvent difficile. L’appui d’une psychothérapie permet de traverser les émotions de peur et surtout la paralysie qu’elle engendre. A partir de là, il devient possible d’agir pour en sortir.

Sortir de la culpabilité

Nous avons parlé de la honte mais la culpabilité constitue également un sentiment très présent chez la victime:
d’abord celle générée par les reproches et les dénigrements
celle de ne pas arriver à gérer la relation
celle de l’échec de la relation ou du mariage
celle vis à vis de la famille, des enfants

La culpabilité est aussi souvent un retournement contre soi même d’une colère qui ne peut pas s’exprimer à cause de la peur. En sortir permet de faire face et de se positionner d’une façon saine.

Prendre conscience de ses attitudes

Les émotions de peur, de colère refoulée et de culpabilité impliquent certaines attitudes qui renforcent le pouvoir du partenaire et son agressivité.
En prenant conscience de ses émotions et de ses attitudes, il est alors possible de changer la relation ou de se séparer lorsqu’il n’y a pas de changement possible, par exemple si le conjoint violent ne veut pas entreprendre de psychothérapie.

Descendre l’autre de son pied d’Estal et sortir de la dépendance affective

Le partenaire violent a souvent été idéalisé au départ et la victime continue à garder l’espoir d’un amour possible ou parfois de le sauver de son mal être.
Mais il n’y a pas d’amour dans l’emprise de la violence et il n’est pas possible de sauver l’autre de son mal être, il n’y a que lui qui peut faire ce chemin.

Il faut donc renoncer à l’image idéal du début de la relation et renoncer à changer l’autre par son amour et sa soumission. Pour cela il est utile de prendre conscience de sa dépendance affective et des impasses telles que nous les avons par ailleurs: la dépendance affective

Prendre soin de soi

Il s’agit d’apprendre à prendre soin de soi, à se respecter et à se faire respecter.

A la base de la violence conjugale, il y a souvent une faible estime de soi et un manque de confiance en soi, sinon la personne n’aurait pas accepté d’être victime et aurait immédiatement réagit. D’autre part l’emprise et la violence ont blessé l’image de soi et il convient de la restaurer. Une personne victime n’a plus confiance en elle et en ses ressources qui sont souvent épuisées.
Les amis, la famille, un travail, une psychothérapie peuvent aider à retrouver une bonne estime de soi pour peu que la personne ait pu entrer dans un processus de restauration de son image. C’est un travail indispensable pour ne pas retomber dans les mêmes modes relationnels.

A partir de là il sera possible de changer la relation ou de se séparer si l’autre n’est pas prêt à abandonner son mode de fonctionnement.

Voir aussi Violences conjugales

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